par (Yeah je suis le seul à avoir pensé à mettre de la couleur dans le titre!! xD)
Prénom: Faen
Nom: Elfaer
Âge: 21 ans
Métier: Assassin
Grade: Sovâkra, mais je vais gérer la guilde en dehors du rp jusqu'à ce qu'on ait un maître non pnj (Le problème des pnj, c'est qu'ils ne savent pas penser d'eux-mêmes...)
Guilde: l'Amarante parce que le nom est joli^^
Description physique + Description morale:
Le monde n'aura jamais créé un être plus contrasté entre le physique et le psychique que Faen. En effet, si sa musculature saillante parsemée de cicatrices abondantes et ses yeux de sang soutenant un regard vif et glaçant idéalisent un côté clairement obscur de lui, ce serait égarement que de s'arrêter sur cette apparence trompeuse pour façonner son portrait intérieur. Faen est en réalité désinvolture et lassitude. Il est le chat qui ne vit que pour lui, pour satisfaire son ego et sa lassitude. Il n'est pas attiré par l'argent, ni par la gloire ou même le pouvoir. Il se plait à faire ce qui l'amuse et lui épargne la monotonie du quotidien. C'est pourquoi il vit au jour le jour, sans peur de la mort et du lendemain. Son caractère s'avéra sa grande faiblesse et la semence de cette flore de blessures et cicatrices parsemant son corps. En effet, il prend ce qui lui arrive avec un tel désintérêt que des blessures accompagnent généralement les contrats qu'il exécute. Un autre élément clé de son apparence est ses yeux. Rouge vif, ils semblent pleurer le sang de son corps lorsqu'il plonge son regard dans le vide en réfléchissant ou en se rappelant des souvenirs lointains. Ses cheveux noirs n'ont jamais été coiffés avec assez de conviction pour les empêcher de fleurir dans toutes les directions et parfois masquer ses yeux, ce qui peut devenir un avantage étant donné que des yeux pareils ne passent pas souvent inaperçus. Enfin,un tatouage est gravé sur son épaule droite, représentant la fleur d'amarante et donc sa guilde.
Histoire:
Elle nacquit un jour, la progéniture de la famille Elfaer, celle-là même qui participa à la création de la fleur noire. Ce jour-là, Algard et Eliena Elfaer virent naître le porteur de leur héritage ancestral... Ce jour, deux paires d'yeux rouge échangèrent un premier regard... Ce fils, les Elfaer n'étaient pas les seuls à se réjouir de sa venue. Toute une guilde l'avait attendue comme celle du prochain guide vers la liberté. Et maintenant qu'ils étaient si prêt d'atteindre leur but, son rôle pourrait bien s'étendre à celui de dirigeant du nouveau monde. Tous les espoirs reposaient en ce petit garçon portant les yeux de son père, ces yeux qui semblaient avoir déjà vu les souffrances qui l'attendaient...
On le couva, on le surprotégea, ce qui était étonnant de la part de criminels de ce rang. Il ne fallait pas qu'il meure, surtout pas... Il grandit dans le repaire principal de l'amarante, éduqué par les plus puissants assassins et voleurs de l'époque. On lui apprit tout: le savoir, les ruses, la stratégie, la politique, le mensonge, le meurtre... Rien ne devait échapper à ces yeux si importants. Ses parents insistèrent pour qu'on lui apprenne à lire et à écrire, ce qu'ils avaient regretté durant toute leur vie. Le monde tout entier semblait tourner autour de lui. Il ne s'en plaignait pas, lui qui n'avait jamais vu l'extérieur et le reste du monde...
Au bout de sa dixième année, il avait accumulé assez de théorie pour égaler celle de hauts gradés de la guilde. C'est alors que commença la pratique, le début des contrats et de l'expérience du terrain. Le premier fut un vol d'objets dans les commerces d'Askant, le deuxième, un simple contrat de messager... Il les réalisa sans grand intérêt... Ils étaient trop simples, trop ennuyeux. On le remarqua et on décida alors de l'initier à l'assassinat. Ce fut son père qui se chargea de l'accompagner dans cette mission dont la cible était un escroc s'étant fait des ennemis désireux de le voir mourir. Cette nuit là, un enfant tua un homme pour la première fois. Cette nuit là, un père vit un enfant tuer un homme... pour la première fois. Son fils de onze ans venait de se changer en assassin. Il était trop tôt, beaucoup trop tôt pour lui faire endurer pareilles épreuves...
Le lendemain, il ordonna qu'on arrête l'éducation d'assassin de Faen. Les protestations fusèrent: il était un génie, il était le prochain maître de la guilde, il était... Il était....
Il était son fils, sa chair. Il était trop jeune, trop immature et trop insouciant pour se rendre compte de ce qu'il avait fait. Pour un enfant ayant vécu dans l'ombre et apprit le monde à travers elle, l'assassinat n'était qu'un jeu, un sport, le moyen de tester ses limites, un simple examen... Ses parents décidèrent donc de l'arracher à ces hommes qui voulaient faire de lui une arme...
" Lorsqu'il sera prêt à faire un choix, nous ne nous y opposerons plus... "
Ils agaçaient. Pour certains, cet enfant étaient en train de perdre du temps à son éducation, il aurait pu poursuivre sa course et vite surpasser les plus grands si on leur avait laissé faire... Pour d'autres, l'élu avait quitté son foyer et ne reviendrait sûrement jamais... Qui vouerait sa vie au meurtre et au vol en ayant des parents richissimes de leurs contrats? Il avait assez d'héritage pour vivre cent ans, si ce n'est plus... L'amarante organisa alors une réunion dans laquelle on déciderait de l'avenir de l'enfant. La décision, qui fut prise à l'insu des parents, qui s'étaient déjà éloignés de l'influence de la guilde, laissa un goût amer parmi les membres de l'assemblée... Le choix fut difficile, mais unanime: les parents devait mourir, on devait récupérer l'héritier à tout prix.
Une expédition s'engagea alors, celle du double meurtre d'Algard et Eliena Elfaer et la récupération du petit Faen, alors âgé de douze ans. L'attaque devait être rapide et efficace. Si les parents se réveillaient, il serait difficile de lutter contre eux et leur puissante magie. Faen ne devait pas non plus se rendre compte de quoi que ce soit. Il fallait simuler l'attaque d'un tiers, puis déclarer à Faen la mort de ses parents et leur tentative désespérée de retrouver ses meurtriers...
L'opération fut un succès, le pauvre Faen ne se douta de rien... Le plus étrange, c'est qu'il ne s'en étonna ni ne pleura pas. Ceux qui tentaient de consoler cet enfant indifférent en furent effrayés. Quel genre de personne peut il supporter ainsi la mort tragique de ses parents? la réponse n'était finalement pas si compliquée: il est né dans un milieu où il a apprit à n'exprimer aucun regret face à la mort. Être fort et endurant étaient ses leçons... On lui a apprit à ne ressentir aucune douleur, aucun remord, aucune peine, aucun sentiments... Savait-il alors que ses parents étaient partis avec le dernier lien d'amour qu'il ne connaitrait de sa vie?
Ainsi continua son apprentissage. On le voulait parfait: rapide, fort, endurant, puissant, efficace, intelligent... On voulait une arme capable de mettre fin aux conflits en imposant la suprématie de l'amarante. Faen ne s'en souciait pas. Son seul soucis était la monotonie de ses études. Ainsi insistait-il pour réaliser des contrats à l'extérieur et, bien souvent, les plus dangereux possibles. La difficulté ne l'effrayait pas, elle lui permettait de ne pas s'ennuyer, lui à qui on avait appris à terminer le plus rapidement et donc le plus ennuyeusement un contrat. Cette témérité agaçait ses précepteurs qui craignaient pour la vie de ce jeune prince. Sa mort aurait été un désastre et personne ne lui imaginait un remplaçant pour diriger l'amarante. Mais devant son insistance et son talent, il décidèrent néanmoins de le faire kishinra à l'âge de 15 ans, un rang stratégique étant donné qu'il aura toujours deux personnes pour le protéger...
La suite fut un désastre pour la guilde. Faen n'avait aucun esprit d'équipe. On lui avait appris à faire tant de choses, mais à le faire seul... Il ne savait ni gérer une équipe, ni communiquer avec elle, ni combattre à plusieurs... A chaque fois, il fonçait droit devant le danger en oubliant ses coéquipiers. Lui s'en sortait toujours, avec un lot incroyable de cicatrices, mais les autres périssaient la plupart du temps. Partir en mission avec Faen devenait quasiment du suicide: on eût dit qu'il était maudit... Le paradoxe résidait dans le fait qu'il était toujours celui qui faisait rater la mission au niveau du travail collectif et de la sauvegarde de ses coéquipiers, mais qu'il réussissait tant bien que mal à la terminer, seul ou à deux...
On tenta de lui apprendre le travail collectif et l'esprit solidaire, rien n'y faisait: son ego était tout ce qui l'intéressait. Finalement, on abandonna tout tentative de lui inculquer la notion d'entraide et on le laissa réaliser seul ses missions. Pour lui, ça ne changeait pas tellement, étant donné qu'il n'en faisait toujours qu'à sa tête...
Les années passaient et le rapprochaient de son but ou, du moins, du but de ceux qui l'entouraient. Depuis son enfance, il le savait: "son existence n'est que la préparation à son rôle final, prendre le contrôle d'Askant et du monde avec lui." Il le savait, mais il n'était pas vraiment impatient d'être affligé de ce poids. A vrai dire, cette tâche ne l'intéressait pas du tout, il préférait évoluer sur le terrain et non pas derrière un bureau à donner des ordres... Comme il ne voulait pas engager de nouveaux conflits, il décida donc de se taire et d'attendre ce jour en appréhendant la réaction de toute une guilde devant son refus...
Il avait maintenant 17 ans. Son pouvoir ne cessait d'augmenter et les espoirs de l'amarante avec. Il enchaînait contrats sur contrats sans repos, sans répit. Étrangement, il ne ressentait que peu de fatigue face au rythme qu'il s'était imposé. On avait tenté de le raisonner, mais rien n'y faisait... A ceux qui lui reprochaient cette existence si effrénée, il répond: " Je vis ainsi pour m'épargner la monotonie du quotidien. " Une phrase qui allait bien à celui dont la vie se résumait à son ego et son ennui...
La situation demeura la même jusqu'à sa 20ème année. La guilde allait mieux que jamais et était plus proche du but que jamais... Les adversaires s'écrasaient contre son mur inébranlable et personne ne semblait pouvoir rivaliser avec elle. Tout allait pour le mieux pour la fleur noire qui sentait venir son heure avec un sourire satisfait... Faen avait ralenti son rythme de vie par simple lassitude. Rien ne pouvait désormais satisfaire son ennui, il lui fallait du neuf. La situation avait stagné trop longtemps, les hommes de l'amarante s'étaient ramollis, ils se reposaient dans les repaires avec la certitude que personne ne pourrait jamais s’opposer à eux… Cela le dégoûtait, il ne comprenait pas comment un homme pouvait-il passer ses journées sans autres activités que boire et dormir…Il se disait que la situation aurait été bien différente s’il avait été maître de guilde… Non ! Il ne fallait pas se dire ça… Non… il faut laisser faire le temps, quelque chose va bien dérouiller cette amarante qui se repose sur ses lauriers…
On l’a laissé faire, et le temps l’a fait. L’information était classée confidentielle. Personne ne devait le savoir, et personne ne l’a su… au début. Puis les langues se sont déliées avec l’alcool et on ne put empêcher le secret de se dévoiler à la vitesse d’une épidémie… Alors évidemment, le principal intéressé eut tôt ou tard vent de l’affaire et entendit un jour ces mots :
« Tu sais quoi ? Il paraît que le jeune Elfaer n’est pas le dernier fils d’Eliana. Ils en auraient eu un autre quatre ans plus tard, en secret. J’en sais pas plus, mais tu pense que ce pourrait être vrai ? »
Une sœur ? Faen ne s’était jamais préparé à ça. Il ne savait même pas s’il en était heureux ou pas. Mais ce qu’il savait, c’est que la décision de lui dissimuler cette vérité le frustra au plus haut point. Mais il n’en fit rien paraître, il préféra attendre d’en savoir sur cette fille, puis de la rencontrer.
« C’est impossible ! Tu ne peux pas aller voir cette fille, il n’y a pas moyen, rien ne me fera changer d’avis ! »
« Je ne te demande pas ta permission, je veux juste savoir où elle est… »
« C’est bien là qu’est le problème… Elle est là où tu ne peux aller ! »
« Comment ça ? On m’a appris à me faufiler n’importe où, à affronter n’importe quel danger, à me rendre presque invisible dans la nuit, à courir, sauter vers n’importe quel lieu… Dans quel endroit du monde se trouve-t-elle pour que mes yeux ne puisse pas l’y voir… ? »
« Le problème n’est pas ta capacité physique à l’atteindre. Là où elle est, tu ne peux pas être, c’est tout ! »
« Il y a maintenant vingt ans que je sers l’amarante corps et âme, je n’ai jamais rien demandé en retour… Toi même, tu n’as pas exécuté la moitié des contrats que j’ai accompli, tu me dois bien cette information comme récompense à mes services rendus ! »
« Tes services rendus ? Tu n’as jamais combattu ou tué pour l’amarante. Ta seule préoccupation était ta satisfaction personnelle. Tu as tué et volé deux fois plus en dix ans que la somme de toute ma vie d’assassin… Il est vrai. Mais moi, je n’ai causé la mort que de mes cibles ! Et puis, le problème n’est pas là… Je veux que tu puisse rencontrer ta seule famille, je sais que c’est important pour toi, mais c’est impossible… »
« Ah bon ? Et pourquoi ? »
« Faen… Peux-tu lire dans mes yeux si je mens ? »
« Il te faudrait bien cacher ta vérité… Tu dois en avoir l’habitude… »
« Dans ce cas, regarde-moi… »
La révélation laissa Faen sur le choc. Il ne pouvait pas endurer cette vérité qui l’empêchait de l’approcher sans se mettre en danger, et elle avec… Tant pis, il ne la recherchera pas, du moins pour l’instant. L’essentiel est qu’il sait où elle se trouve… Il était étrange que, pour la première fois de sa vie, ces yeux voyaient plus loin que sa propre existence…
Prénom: Faen
Nom: Elfaer
Âge: 21 ans
Métier: Assassin
Grade: Sovâkra, mais je vais gérer la guilde en dehors du rp jusqu'à ce qu'on ait un maître non pnj (Le problème des pnj, c'est qu'ils ne savent pas penser d'eux-mêmes...)
Guilde: l'Amarante parce que le nom est joli^^
Description physique + Description morale:
Le monde n'aura jamais créé un être plus contrasté entre le physique et le psychique que Faen. En effet, si sa musculature saillante parsemée de cicatrices abondantes et ses yeux de sang soutenant un regard vif et glaçant idéalisent un côté clairement obscur de lui, ce serait égarement que de s'arrêter sur cette apparence trompeuse pour façonner son portrait intérieur. Faen est en réalité désinvolture et lassitude. Il est le chat qui ne vit que pour lui, pour satisfaire son ego et sa lassitude. Il n'est pas attiré par l'argent, ni par la gloire ou même le pouvoir. Il se plait à faire ce qui l'amuse et lui épargne la monotonie du quotidien. C'est pourquoi il vit au jour le jour, sans peur de la mort et du lendemain. Son caractère s'avéra sa grande faiblesse et la semence de cette flore de blessures et cicatrices parsemant son corps. En effet, il prend ce qui lui arrive avec un tel désintérêt que des blessures accompagnent généralement les contrats qu'il exécute. Un autre élément clé de son apparence est ses yeux. Rouge vif, ils semblent pleurer le sang de son corps lorsqu'il plonge son regard dans le vide en réfléchissant ou en se rappelant des souvenirs lointains. Ses cheveux noirs n'ont jamais été coiffés avec assez de conviction pour les empêcher de fleurir dans toutes les directions et parfois masquer ses yeux, ce qui peut devenir un avantage étant donné que des yeux pareils ne passent pas souvent inaperçus. Enfin,un tatouage est gravé sur son épaule droite, représentant la fleur d'amarante et donc sa guilde.
- Spoiler:
Histoire:
Elle nacquit un jour, la progéniture de la famille Elfaer, celle-là même qui participa à la création de la fleur noire. Ce jour-là, Algard et Eliena Elfaer virent naître le porteur de leur héritage ancestral... Ce jour, deux paires d'yeux rouge échangèrent un premier regard... Ce fils, les Elfaer n'étaient pas les seuls à se réjouir de sa venue. Toute une guilde l'avait attendue comme celle du prochain guide vers la liberté. Et maintenant qu'ils étaient si prêt d'atteindre leur but, son rôle pourrait bien s'étendre à celui de dirigeant du nouveau monde. Tous les espoirs reposaient en ce petit garçon portant les yeux de son père, ces yeux qui semblaient avoir déjà vu les souffrances qui l'attendaient...
On le couva, on le surprotégea, ce qui était étonnant de la part de criminels de ce rang. Il ne fallait pas qu'il meure, surtout pas... Il grandit dans le repaire principal de l'amarante, éduqué par les plus puissants assassins et voleurs de l'époque. On lui apprit tout: le savoir, les ruses, la stratégie, la politique, le mensonge, le meurtre... Rien ne devait échapper à ces yeux si importants. Ses parents insistèrent pour qu'on lui apprenne à lire et à écrire, ce qu'ils avaient regretté durant toute leur vie. Le monde tout entier semblait tourner autour de lui. Il ne s'en plaignait pas, lui qui n'avait jamais vu l'extérieur et le reste du monde...
Au bout de sa dixième année, il avait accumulé assez de théorie pour égaler celle de hauts gradés de la guilde. C'est alors que commença la pratique, le début des contrats et de l'expérience du terrain. Le premier fut un vol d'objets dans les commerces d'Askant, le deuxième, un simple contrat de messager... Il les réalisa sans grand intérêt... Ils étaient trop simples, trop ennuyeux. On le remarqua et on décida alors de l'initier à l'assassinat. Ce fut son père qui se chargea de l'accompagner dans cette mission dont la cible était un escroc s'étant fait des ennemis désireux de le voir mourir. Cette nuit là, un enfant tua un homme pour la première fois. Cette nuit là, un père vit un enfant tuer un homme... pour la première fois. Son fils de onze ans venait de se changer en assassin. Il était trop tôt, beaucoup trop tôt pour lui faire endurer pareilles épreuves...
Le lendemain, il ordonna qu'on arrête l'éducation d'assassin de Faen. Les protestations fusèrent: il était un génie, il était le prochain maître de la guilde, il était... Il était....
Il était son fils, sa chair. Il était trop jeune, trop immature et trop insouciant pour se rendre compte de ce qu'il avait fait. Pour un enfant ayant vécu dans l'ombre et apprit le monde à travers elle, l'assassinat n'était qu'un jeu, un sport, le moyen de tester ses limites, un simple examen... Ses parents décidèrent donc de l'arracher à ces hommes qui voulaient faire de lui une arme...
" Lorsqu'il sera prêt à faire un choix, nous ne nous y opposerons plus... "
Ils agaçaient. Pour certains, cet enfant étaient en train de perdre du temps à son éducation, il aurait pu poursuivre sa course et vite surpasser les plus grands si on leur avait laissé faire... Pour d'autres, l'élu avait quitté son foyer et ne reviendrait sûrement jamais... Qui vouerait sa vie au meurtre et au vol en ayant des parents richissimes de leurs contrats? Il avait assez d'héritage pour vivre cent ans, si ce n'est plus... L'amarante organisa alors une réunion dans laquelle on déciderait de l'avenir de l'enfant. La décision, qui fut prise à l'insu des parents, qui s'étaient déjà éloignés de l'influence de la guilde, laissa un goût amer parmi les membres de l'assemblée... Le choix fut difficile, mais unanime: les parents devait mourir, on devait récupérer l'héritier à tout prix.
Une expédition s'engagea alors, celle du double meurtre d'Algard et Eliena Elfaer et la récupération du petit Faen, alors âgé de douze ans. L'attaque devait être rapide et efficace. Si les parents se réveillaient, il serait difficile de lutter contre eux et leur puissante magie. Faen ne devait pas non plus se rendre compte de quoi que ce soit. Il fallait simuler l'attaque d'un tiers, puis déclarer à Faen la mort de ses parents et leur tentative désespérée de retrouver ses meurtriers...
L'opération fut un succès, le pauvre Faen ne se douta de rien... Le plus étrange, c'est qu'il ne s'en étonna ni ne pleura pas. Ceux qui tentaient de consoler cet enfant indifférent en furent effrayés. Quel genre de personne peut il supporter ainsi la mort tragique de ses parents? la réponse n'était finalement pas si compliquée: il est né dans un milieu où il a apprit à n'exprimer aucun regret face à la mort. Être fort et endurant étaient ses leçons... On lui a apprit à ne ressentir aucune douleur, aucun remord, aucune peine, aucun sentiments... Savait-il alors que ses parents étaient partis avec le dernier lien d'amour qu'il ne connaitrait de sa vie?
Ainsi continua son apprentissage. On le voulait parfait: rapide, fort, endurant, puissant, efficace, intelligent... On voulait une arme capable de mettre fin aux conflits en imposant la suprématie de l'amarante. Faen ne s'en souciait pas. Son seul soucis était la monotonie de ses études. Ainsi insistait-il pour réaliser des contrats à l'extérieur et, bien souvent, les plus dangereux possibles. La difficulté ne l'effrayait pas, elle lui permettait de ne pas s'ennuyer, lui à qui on avait appris à terminer le plus rapidement et donc le plus ennuyeusement un contrat. Cette témérité agaçait ses précepteurs qui craignaient pour la vie de ce jeune prince. Sa mort aurait été un désastre et personne ne lui imaginait un remplaçant pour diriger l'amarante. Mais devant son insistance et son talent, il décidèrent néanmoins de le faire kishinra à l'âge de 15 ans, un rang stratégique étant donné qu'il aura toujours deux personnes pour le protéger...
La suite fut un désastre pour la guilde. Faen n'avait aucun esprit d'équipe. On lui avait appris à faire tant de choses, mais à le faire seul... Il ne savait ni gérer une équipe, ni communiquer avec elle, ni combattre à plusieurs... A chaque fois, il fonçait droit devant le danger en oubliant ses coéquipiers. Lui s'en sortait toujours, avec un lot incroyable de cicatrices, mais les autres périssaient la plupart du temps. Partir en mission avec Faen devenait quasiment du suicide: on eût dit qu'il était maudit... Le paradoxe résidait dans le fait qu'il était toujours celui qui faisait rater la mission au niveau du travail collectif et de la sauvegarde de ses coéquipiers, mais qu'il réussissait tant bien que mal à la terminer, seul ou à deux...
On tenta de lui apprendre le travail collectif et l'esprit solidaire, rien n'y faisait: son ego était tout ce qui l'intéressait. Finalement, on abandonna tout tentative de lui inculquer la notion d'entraide et on le laissa réaliser seul ses missions. Pour lui, ça ne changeait pas tellement, étant donné qu'il n'en faisait toujours qu'à sa tête...
Les années passaient et le rapprochaient de son but ou, du moins, du but de ceux qui l'entouraient. Depuis son enfance, il le savait: "son existence n'est que la préparation à son rôle final, prendre le contrôle d'Askant et du monde avec lui." Il le savait, mais il n'était pas vraiment impatient d'être affligé de ce poids. A vrai dire, cette tâche ne l'intéressait pas du tout, il préférait évoluer sur le terrain et non pas derrière un bureau à donner des ordres... Comme il ne voulait pas engager de nouveaux conflits, il décida donc de se taire et d'attendre ce jour en appréhendant la réaction de toute une guilde devant son refus...
Il avait maintenant 17 ans. Son pouvoir ne cessait d'augmenter et les espoirs de l'amarante avec. Il enchaînait contrats sur contrats sans repos, sans répit. Étrangement, il ne ressentait que peu de fatigue face au rythme qu'il s'était imposé. On avait tenté de le raisonner, mais rien n'y faisait... A ceux qui lui reprochaient cette existence si effrénée, il répond: " Je vis ainsi pour m'épargner la monotonie du quotidien. " Une phrase qui allait bien à celui dont la vie se résumait à son ego et son ennui...
La situation demeura la même jusqu'à sa 20ème année. La guilde allait mieux que jamais et était plus proche du but que jamais... Les adversaires s'écrasaient contre son mur inébranlable et personne ne semblait pouvoir rivaliser avec elle. Tout allait pour le mieux pour la fleur noire qui sentait venir son heure avec un sourire satisfait... Faen avait ralenti son rythme de vie par simple lassitude. Rien ne pouvait désormais satisfaire son ennui, il lui fallait du neuf. La situation avait stagné trop longtemps, les hommes de l'amarante s'étaient ramollis, ils se reposaient dans les repaires avec la certitude que personne ne pourrait jamais s’opposer à eux… Cela le dégoûtait, il ne comprenait pas comment un homme pouvait-il passer ses journées sans autres activités que boire et dormir…Il se disait que la situation aurait été bien différente s’il avait été maître de guilde… Non ! Il ne fallait pas se dire ça… Non… il faut laisser faire le temps, quelque chose va bien dérouiller cette amarante qui se repose sur ses lauriers…
On l’a laissé faire, et le temps l’a fait. L’information était classée confidentielle. Personne ne devait le savoir, et personne ne l’a su… au début. Puis les langues se sont déliées avec l’alcool et on ne put empêcher le secret de se dévoiler à la vitesse d’une épidémie… Alors évidemment, le principal intéressé eut tôt ou tard vent de l’affaire et entendit un jour ces mots :
« Tu sais quoi ? Il paraît que le jeune Elfaer n’est pas le dernier fils d’Eliana. Ils en auraient eu un autre quatre ans plus tard, en secret. J’en sais pas plus, mais tu pense que ce pourrait être vrai ? »
Une sœur ? Faen ne s’était jamais préparé à ça. Il ne savait même pas s’il en était heureux ou pas. Mais ce qu’il savait, c’est que la décision de lui dissimuler cette vérité le frustra au plus haut point. Mais il n’en fit rien paraître, il préféra attendre d’en savoir sur cette fille, puis de la rencontrer.
« C’est impossible ! Tu ne peux pas aller voir cette fille, il n’y a pas moyen, rien ne me fera changer d’avis ! »
« Je ne te demande pas ta permission, je veux juste savoir où elle est… »
« C’est bien là qu’est le problème… Elle est là où tu ne peux aller ! »
« Comment ça ? On m’a appris à me faufiler n’importe où, à affronter n’importe quel danger, à me rendre presque invisible dans la nuit, à courir, sauter vers n’importe quel lieu… Dans quel endroit du monde se trouve-t-elle pour que mes yeux ne puisse pas l’y voir… ? »
« Le problème n’est pas ta capacité physique à l’atteindre. Là où elle est, tu ne peux pas être, c’est tout ! »
« Il y a maintenant vingt ans que je sers l’amarante corps et âme, je n’ai jamais rien demandé en retour… Toi même, tu n’as pas exécuté la moitié des contrats que j’ai accompli, tu me dois bien cette information comme récompense à mes services rendus ! »
« Tes services rendus ? Tu n’as jamais combattu ou tué pour l’amarante. Ta seule préoccupation était ta satisfaction personnelle. Tu as tué et volé deux fois plus en dix ans que la somme de toute ma vie d’assassin… Il est vrai. Mais moi, je n’ai causé la mort que de mes cibles ! Et puis, le problème n’est pas là… Je veux que tu puisse rencontrer ta seule famille, je sais que c’est important pour toi, mais c’est impossible… »
« Ah bon ? Et pourquoi ? »
« Faen… Peux-tu lire dans mes yeux si je mens ? »
« Il te faudrait bien cacher ta vérité… Tu dois en avoir l’habitude… »
« Dans ce cas, regarde-moi… »
La révélation laissa Faen sur le choc. Il ne pouvait pas endurer cette vérité qui l’empêchait de l’approcher sans se mettre en danger, et elle avec… Tant pis, il ne la recherchera pas, du moins pour l’instant. L’essentiel est qu’il sait où elle se trouve… Il était étrange que, pour la première fois de sa vie, ces yeux voyaient plus loin que sa propre existence…
