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    Dans le silence de la nuit...

    Faen
    Faen
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    Dans le silence de la nuit... Empty Dans le silence de la nuit...

    Message par Faen Dim 23 Aoû - 11:07

    C'était une nuit calme comme on en rencontre rarement à Askant. La cité semblait dormir profondément sous le regard protecteur de la lune... Une brise fraîche transportant les parfums de l'automne sifflait avec douceur à travers les ruelles de la ville. Des lumières tamisées, des aboiements canins et des volutes obscures s'élevant des cheminées de maisons juxtaposées de manière désordonnée étaient les seuls signes de vies qu'on pouvait noter dans cette candeur nocturne. Un bruit de pas au rythme régulier résonnait de manière presque imperceptible dans la vaste place centrale. Un homme la traversait, seul, silencieux. Il prenait le temps de savourer la douceur de cette nuit et d'en apprécier la fraîcheur. A vrai dire, il errait sans but, profitant des rares heures de la journée où il pouvait dévoiler son visage au dehors sans avoir à s'inquiéter de ne pas être reconnu. Ce qu'on voyait de lui dans cette semi obscurité, c'était avant tout ces yeux, d'un rouge vif, dont le teint rappelait celui du sang chaud. Il y avait aussi une autre paire d’yeux. Verts, ils appartenait à un chat noir, tournant autour de Faen en se frottant à lui au gré de ses pas. L’harmonie entre les deux corps laissait deviner qu’ils se connaissaient depuis un certain temps. Nul n’aurait pu savoir où se dirigeaient ces deux êtres silencieux si tard dans la nuit. Eux, le savaient-ils ? Sûrement, l’homme avait le pas décidé et ne regardait pas ailleurs que devant lui…

    Après quelques secondes, ils atteignirent le centre de la place, toujours avec la même attitude calme et désinvolte. Faen s’assit devant une bouche d’égout et prit le chat pour le caresser machinalement. Il le regardait ; le chat ronronnait. La situation durait plusieurs minutes, puis un bruit métallique se fit entendre, venant du dessous. La bouche d’égout remua alors, puis se souleva. Une silhouette en sortit, puis une deuxième et enfin une troisième, rompant le silence paisible de la nuit de leurs gestes bruyants et négligents. Le troisième homme hocha la tête en direction de Faen, et ils se mirent à encercler l’assassin encore assis à caresser son chat.

    « Assassin, tu nous as demandé et le Seraï Sereg a répondu à ta requête. Si tu nous a mené dans un piège, je tiens à te prévenir que nous avons suffisamment d’hommes embusqués pour maîtriser une quelconque embuscade. »

    Faen sourit. Il y avait deux hommes. Un caché derrière le mur d’une maison et l’autre sur un toit. Effectivement, il y avait de quoi angoisser… Il se leva et le chat sauta de ses genoux pour se remettre à tourner en rond autour de lui.

    « Que nous veux-tu, assassin. Parles-tu au nom de l’amarante ou de toi-même ? »

    « Je ne parle qu’à mon nom. L’Amarante n’a rien à voir avec ma requête et ne sera pas informée de votre réponse, quelle qu’elle soit… »

    « Permet-moi d’être méfiant, je ne te connais pas ni ne sait ton grade parmi la fleur noire… Je suppose que tu ne me le dirais pas et je respecterai ton silence, si tu respecte le nôtre. »

    Faen ne répondit pas tout de suite. Il se mit à scruter les alentours en quête de vie, ennemie ou alliée. Il découvrit deux membres de l’amarante sur un toit. Ils l’observaient. Evidemment, l’Amarante est partout… Alors il se tourna vers son interlocuteur et déclara :

    « Il nous faut un lieu isolé. Je ne supporte pas de parler en la présence d’un si grand public. »

    Les trois hommes se retournèrent alors et examinèrent l’endroit. Un des hommes plongea alors les yeux dans ceux de Faen et lui dit d’un ton qu’il voulait convaincant :

    « Il n’y a personne dans les environs. A moins que tu t’attendais à ce qu’il y en ait, il est impossible que tu puisse voir des individus cachés si loin et dans la nuit… »

    « Je vous revois dans dix minutes sur le toit de la bibliothèque. Dispersez vous pour qu’on ne vous suive pas. »

    Sans attendre leur réponse, il s’engouffra dans les égouts par l’ouverture laissée par l’arrivée du groupuscule. Il referma la bouche d’égout et se dirigea en direction de l’est, entendant des bruits de pas isolés au-dessus de lui… Il se demandait s'ils allaient être présents. A voir leur anxiété, ils croiront sûrement à un piège. Tant pis, au pire il s'arrangera pour organiser un nouveau rendez-vous, dans leur territoire pour leur prouver sa bonne foi. Il ne craignait pas le Seraï Sereg. Aucun de ses représentants n'oserait lever la main sur lui au risque de donner une raison à l'amarante de les attaquer. Ils ne peuvent pas se permettre de le faire, eux qui doivent louer le ciel chaque jour d'avoir été épargnée par la fleur noire...

    Ils progressaient en courant le long des couloirs étroits et nauséabonds. Il ne fallait pas qu'on réussisse à le suivre... L'air ambiant était humide et étouffant, et Faen s'impatienta de découvrir la sortie désirée et d’échapper à cette atmosphère irrespirable… Il y était pourtant habitué, lui qui avait vécu dans ce milieu depuis tout jeune... Les égouts n’avaient cependant jamais été son moyen d’accès à la ville favori. Il préférait de loin les toits des maisons, même si moins discrets et efficaces…

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